Israël produit des Prix Nobel à la chaîne et ce n’est pas un hasard
“La diplomatie n’est apparemment pas la solution la plus efficace pour résoudre les problèmes au Moyen Orient, l’innovation ne peut pas changer toute la donne, mais elle peut l’améliorer !”
C’est a l’occasion du festival de l’innovation DLD à Tel Aviv, que la Secrétaire d’Etat française Axelle Lemaire, chargée du numérique et de l’innovation, est venue en Israël pour la première fois, pour rencontrer plusieurs acteurs des écosystèmes d’innovation israélien.
Actualité Juive l’a rencontrée dans son hôtel à Tel Aviv pour lui poser quelques questions :
Bonjour Madame la Secrétaire d’Etat et bienvenue pour la première fois en Israël !
Quel est le but de votre visite en Israël et que cherchez vous à accomplir ?
La France et Israël travaillent depuis longtemps sur des rapprochements entre la Start Up Nation et la French Tech. Aujourd’hui, ma venue en Israël a pour objectif de transformer ces rapprochements en coopérations concrètes aussi bien au niveau technologique, qu’en investissement dans les start-up ou par l’installation d’unités R&D de grands groupes français en Israël.
Israël est un pays qui produit des Prix Nobel à la chaîne et ce n’est pas un hasard. Ici, en Israël on cultive l’importance du savoir et de la transmission par l’éducation plus qu’ailleurs.
Dans ce contexte, je ne peux pas m’empêcher d’avoir une pensée émue pour le Président Shimon Perez, qui était très engagé sur cette idée que l’innovation par la science peut apporter du progrès économique, social et sociétal.
Vous avez beaucoup entendu parle de la Start Up Nation avant de venir, est ce que votre visite en Israël confirme ce que vous imaginiez ?
Oui tout à fait !
D’abord, j’ai pu voir comment la culture entrepreneurial en Israël ne se trouvait pas uniquement chez les Start Up: on sent un questionnement permanent et une facilite de prise de risque ici, avec beaucoup moins de lourdeurs institutionnelles et administratives, mais également culturelles et sociales que nous avons en France
Ensuite, il y’a 2 chiffres qui parlent d’eux même pour Israël : 4,6% du PIB israélien est investi en recherche – alors qu’on est plus proche des 2 % en France – et le montant du capital risque investi dans les start-up en Israël s’élèvent à 3,6 milliard d’Euro.
Même si l’innovation israélienne est très appréciée, certains pays accueillent parfois avec appréhension les avancées d’Israël dans des domaines tels que la Cyber sécurité.
Pensez-vous que la France saura dépasser ces appréhensions ?
Il est certain que les enjeux économiques sont majeurs. Il n’y a pas d’économie numérique sans confiance, et pas de confiance sans protection de l’information.
ll me semble que si l’on veut dépasser le contexte géopolitique qui pourrait éventuellement expliquer certaines appréhensions, il faut rechercher des coopérations scientifiques, notamment dans le domaine de la recherche, et créer des ponts technologiques.
Je n’ai pas le sentiment que la diplomatie seule ait été très efficace pour résoudre les problèmes au Moyen-Orient jusqu’à présent. L’innovation ne va peut-être pas changer la donne, mais elle peut certainement l’améliorer.
Mon rôle n’est pas de mettre sur la table un agenda des priorités de négociations, mais d’encourager les coopérations concrètes qui doivent permettre le développement économique.
Que pensez-vous de l’intervention de l’Etat pour empêcher les incitations à la haine qui sévissent sur Internet et qui peuvent provoquer les actes terroristes dont la France et Israël ont pu souffrir ces dernières années ?
Cette question est très complexe.
L’équilibre se trouve surement entre la protection des données personnelles d’une part, et la lutte contre les contenus manifestement illicites qui paraissent en ligne d’autre part. Cet équilibre est en cours de construction, et il n’a pas encore atteint la maturité.
Même si la loi européenne oblige les géants de l’internet à agir de manière plus proactive dans le retrait des contenus illicites – qu’ils soient des contenus antisémites, arabophobe ou racistes – il subsiste encore des rapports de force quant à son interprétation et son application.
Nathalie Garson
CEO Yazamut-Israel.com
nathalie@yazamut-israel.com
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